Soyons nombreuses et nombreux à participer au grand rassemblement intersyndical, le 29 novembre prochain! Le point de rencontre de la délégation du Cégep de Rosemont est devant le 1000 de la Gauchetière, à 13 h.
Sujets dans cet article
- Les situations récentes
- Les compressions dans les cégeps et ailleurs en enseignement supérieur
- Et que fait le ministre du Travail qui choque tant les syndicats?
- Quoi faire pour soutenir le personnel du Cégep?
Les situations récentes
Différentes décisions prises par la CAQ sèment l’émoi et la consternation dans toutes les sphères de la société. Le dernier cas en date, l’adoption de la loi 2 ou projet de loi 106 sous bâillon à 4 h du matin le 25 octobre, à l’Assemblée nationale, affectera les médecins et leurs conditions de travail. Du jamais vu.
Nous pouvons également énumérer d’autres situations :
- les décisions en lien avec Stablex et Norvolt;
- L’annonce récente de la suppression d’une centaine de postes au ministère de l’Environnement;
- la fin du Baromètre de l’action climatique;
- le report de la date de fin de vente des véhicules à essence;
- l’importance accordée au 3e lien à Québec;
- L’annonce d’une « Constitution du Québec » (projet de loi 1) sans véritables consultations publiques;
- La réforme du régime syndical que veut mettre en place le ministre du Travail, Jean Boulet, qui s’attaque frontalement aux droits des syndicats et à leurs pratiques démocratiques;
- Etc.
Anne Thibault-Bellerose, du service de recherche et de condition féminine de la CSN, explique dans une vidéo d’environ 15 minutes le contexte socioéconomique actuel, les « réalisations » de la CAQ et pourquoi se mobiliser le 29 novembre à Montréal. Cliquez ici pour accéder à la vidéo (lien externe).
Les compressions dans les cégeps et ailleurs en enseignement supérieur
Le réseau de l’éducation est affecté par les décisions du gouvernement de François Legault. Dans les cégeps, on parle de compressions de l’ordre de 151 M$ pour l’année budgétaire actuelle, sans compter le maintien du gel d’embauche pour les postes n’impliquant pas de contacts directs avec la population étudiante et du plafonnement des heures rémunérées, ce qui limite la capacité des cégeps à embaucher les personnes nécessaires à leur bon fonctionnement. Ces différentes mesures ont conduit à l’abolition de postes pour le personnel de soutien et le personnel professionnel. Au Cégep de Rosemont, l’impact des compressions budgétaires se chiffre à 3,3 M$ pour l’année 2025-2026.
Tôt ou tard, les étudiantes et les étudiants seront les victimes de ces coupures, déjà que le programme de bourse Perspective Québec a été aboli sans réinvestissement dans le programme de prêts et bourses et que la rémunération des stages demeure un enjeu.
Du côté des universités, on note également des compressions significatives, alors que les budgets sont souvent déjà déficitaires, ce qui témoigne de besoins supérieures aux ressources disponibles. Ce sont les futures conditions d’études de beaucoup de nos étudiant·es qui sont ainsi mises en péril!
Et que fait le ministre du Travail qui choque tant les syndicats?
L’action des syndicat est déjà bien encadrée au Québec, tout particulièrement dans le secteur public. Il existe ainsi de nombreuses dispositions législatives qui portent sur l’adhésion aux syndicats, les cotisations syndicales, le moment et la manière de mener les négociations des conventions collectives, l’exercice des moyens de pression, incluant le droit de grève, mais également sur les obligations des syndicats envers leurs membres en matière de défense des droits et sur les recours pour les personnes estimant ne pas avoir été défendues de manière adéquate.
Alors, que reproche donc le ministre du Travail aux syndicats? Pourquoi juge-t-il qu’ils en mènent trop large? Et que propose-t-il pour remédier aux problèmes que lui seul semble voir?
Son premier angle d’attaque a été le droit de grève. Répétons-le : celui-ci est déjà strictement encadré au Québec, particulièrement dans le secteur public. Les experts le disent également : la vaste majorité des négociations trouve une issue sans conflit de travail. Le droit de grève fait partie de l’arsenal des travailleuses et des travailleurs. C’est un moyen de dernier recours. Il est décidé démocratiquement par les membres. Le gouvernement veut empêcher certaines personnes de faire la grève, totalement ou partiellement, dans les cas où cela aurait un impact sur la population, particulièrement les plus vulnérables. Pourtant, avoir un impact est exactement ce que poursuit la grève. Une grève sans conséquences est une grève qui se fait au détriment des personnes qui l’exercent. De plus, à l’échelle de l’histoire du Québec, les plus vulnérables ont eux-mêmes largement profité de l’exercice de la grève. Ce sont des conflits de travail souvent extrêmement durs qui ont permis à des groupes de personnes, notamment les femmes œuvrant dans les soins de santé et en éducation, d’améliorer leurs conditions de travail qui étaient autrefois déplorables. Et les gains issus de ces grandes luttes finissent par profiter à l’ensemble de la population !
Le ministre critique aussi le caractère démocratique de certaines décisions des syndicats, notamment en matière de recours à la grève. Mais quelles leçons de démocratie un gouvernement qui utilise le bâillon pour adopter des projets de loi en pleine nuit peut-il donner? Ne soyons pas dupes : du côté de la CAQ, il n’est pas question de défendre les droits démocratiques des travailleuses et des travailleurs, mais de faire pencher l’équilibre de son côté et de celui des organisations patronales.
Son deuxième angle d’attaque est l’autonomie des syndicats et le rôle politique de ces derniers. Le gouvernement souhaite s’attaquer aux organisations qui se consacrent à davantage qu’aux relations de travail, définies au sens étroit. La CAQ semble donc considérer illégitime l’action politique et sociale des syndicats, alors que nous jugeons que cela est indissociable de leur travail de défense des membres. Les organisations pourraient être privées d’une partie de leurs revenus, si ceux-ci sont consacrés à d’autres fins que les relations de travail. Il n’est pas encore clair de quelle manière cela pourra s’appliquer. La CAQ veut également mieux encadrer la manière dont les syndicats adoptent leurs budgets et présentent leurs états financiers. Pourtant, et les syndicats du Cégep peuvent en témoigner, tout cela se fait déjà de manière extrêmement transparente et nos dépenses font l’objet de discussions et d’approbations dans nos instances démocratiques. Encore une fois, cependant, ne soyons pas dupes : ce qui motive le gouvernement semble davantage être leur frustration envers les contestations juridiques de la loi 21 par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) qu’un souci réel pour le bien-être des travailleuses et des travailleurs.
Bref, ces différentes attaques semblent témoigner d’une volonté de la CAQ de priver les syndicats de moyens d’action et de limiter la portée de leur voix. Ce sont malheureusement les travailleuses et les travailleurs qui perdront au change.
Quoi faire pour soutenir le personnel du Cégep?
Nous invitons les membres du personnel de tous les syndicat, mais aussi les étudiantes, les étudiants et la population à arborer le carré bleu, symbole des compressions budgétaires de la CAQ, afin de démontrer votre solidarité. Vous pouvez en obtenir un au local F-202.
Tel que mentionné au début de cet article, nous souhaitons tout particulièrement inviter les membres du personnel et la population étudiante à participer au grand rassemblement du 29 novembre, au centre-ville de Montréal. Il s’agira d’un événement de portée nationale, organisé par les grandes organisations syndicales, afin de témoigner d’une opposition non seulement aux mesures d’austérité qui touchent les services publics, mais aussi aux dérives autoritaires du gouvernement. D’autres organisations, notamment des organisations communautaires, seront au rendez-vous.
Il faut en faire une manifestation historique de par son ampleur, afin de faire comprendre au gouvernement de la CAQ que la population refuse de le suivre dans la voie qu’il a choisi pour la dernière année de son mandat.
Enfin, nous vous invitons à signer la Déclaration Pour le Québec qu’on veut, présente sur le site de la campagne Faire front de la CSN.

